Le Tyi wara ou masque antilope
C’est au début des années 1970, lors d’une émission de télévision, que Youssouf Tata Cissé décide de révéler au grand public le mythe initiatique attaché au masque Tyi Wara. Ce culte emblématique des associations de jeunes du Manden, dont la célébration est déjà attestée dans l’Etat du Wagadu (L’Empire du Ghana), est une institution agricole, certainement venue se superposer à un culte de chasse.
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Le Tyi Wara, fauve de culture, est le trophée des « champions d’agriculture », qui incarnent Suruku ni Nama, l’hyène mythique patronne des sociétés d’initiation. Cet animal intrépide et clairvoyant, au flair proverbial, placé à la base de tant de dyoo (sociétés cultuelles), y figure comme l’héritier spirituel de Ba Fâro, la détentrice de l’or noir, autrement dit du savoir dans ce qu’il a de profond et d’abondant. En plus de relater les mythes qui rendent compte des principales variantes du masque, le présent ouvrage en suit l’évolution et en propose l’exégèse par de grands initiés. Pour le profane, une lumière nouvelle est ainsi jetée sur le rôle du Tyi Wara et sur le réseau de pratiques, de rites et de cuites dans lequel il s’ingère. Car l’agriculture est une activité sacrée, et une vois royale d’accomplissement.
